L’Association de Sauvegarde du Patrimoine élargit ses statuts

Site naturel du Moron

 

Lors de l’assemblée générale du 6 février 2016, Marc-Antoine Martinez, Président de l’Association de Sauvegarde du Patrimoine de Prignac et Marcamps, a soumis au vote l’élargissement des statuts de l’association.

 

Initialement créée en 1997 autour de la restauration du sanctuaire de Cazelles et considérant que les actions menées ces dernières années allaient bien au-delà de ce seul édifice, de nouveaux statuts ont été votés à l’unanimité.

La mission principale s’étend à : «  la sauvegarde, la restauration ainsi que la mise en valeur du patrimoine bâti, paysager et environnemental de la commune ». 

 

Le président précise : « l’espace dans lequel nos vies s’inscrivent doit avoir un sens et il convient de savoir l’imaginer tel qu’il devra être demain. Pour cela et dans une commune où l’environnement reste premier (carrières de pierre, site naturel, grottes et gisements préhistoriques), nous souhaitons que le patrimoine bâti et paysager s’intègre parfaitement dans les projets d’aménagement futurs. Nous considérons qu’une véritable concertation doit exister entre les élus, la population locale et notre association afin d’éviter toute forme de contrainte en favorisant ainsi la démocratie participative ».

 

Cette année 2016 sera riche en évènements. Sont envisagées la restauration et la mise en valeur de nombreuses œuvres d’art conservées dans l’église St Pierre de Prignac, du calvaire de Cazelles et aussi le début des travaux sur le lavoir/abreuvoir du site naturel du Moron, en partenariat avec la Fondation du patrimoine. Impliquée également dans le devoir de mémoire, dans le cadre du centenaire de la Grande Guerre (14-18), l’association entamera au printemps la remise en état des monuments aux morts de notre commune.

Si vous aussi êtes sensibles à votre patrimoine mais aussi à votre espace environnemental et paysager, pourquoi ne pas nous rejoindre ?

 

 

Remise des « Marcamps d’Honneur » lors de l’Assemblée Générale de l’association

 

L’Association de Sauvegarde du Patrimoine a eu l’idée de créer un trophée afin d’honorer ses membres dont les actions ont contribué à mettre en valeur et sauvegarder notre patrimoine.

Ce trophée porte le nom de « Marcamps d’Honneur » et a été entièrement réalisé à la main par l’entreprise Barboteau, plus précisément par le compagnon Denis Brissard. Le socle de pierre symbolise le sol sur lequel nous marchons, surmonté d’un mur en pierre de taille, avec un pic de carrier sculpté dans la masse. Il s’agit d’une représentation allégorique du travail de la pierre mais aussi des carrières et des bâtiments réalisés au cours des siècles et qui jalonnent notre territoire.Ginette Peltant

C’est Ginette Peltant (ici à gauche),président d’honneur, qui a reçu ce premier « Marcamps d’Honneur ». Membre fondatrice de l’Association avec Robert Mouchague et Marc-Antoine Martinez, elle a su, au cours des années, dynamiser les actions et, mémoire vivante, nous conter et nous faire apprendre l’histoire de notre village, des hommes et des femmes qui l’ont façonné.

Puis ont été honorés Barbara et Casimir Kania, venus de très loin et installés depuis peu de temps sur la commune, ils ont su, grâce à leurs talents conjugués, sauver d’une destruction certaine des éléments phares de notre patrimoine mobilier .

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Barbara et Casimir Kania

 

 

« Sainte Amélie, Reine de Hongrie »

photo allégée.4Tableau  « Sainte Amélie, Reine de Hongrie », peint par Léontine Tacussel.

En 2014, l’Association de Sauvegarde du Patrimoine de Prignac et Marcamps engage la restauration de ce tableau entreposé dans la sacristie de  l’église Saint Pierre de Prignac et Marcamps. Montrant de sérieux signes de détérioration, il convenait d’intervenir de manière urgente afin de sauver cette œuvre magistrale.

Historique de l’œuvre:

Ce tableau est une commande royale passée par Louis-Philippe à Léontine Tacussel, élève des Beaux-Arts de Paris en 1844. C’est une copie de l’œuvre du peintre Paul Delaroche » Sainte Amélie, Reine de Hongrie » (42X28cm)  réalisée en 1831 comme modèle de vitrail pour la Chapelle du Château d’Eu.

Restauration du Tableau:

L’association a  fait appel à Barbara et Casimir Kania, restaurateurs d’art, installés sur la commune de Prignac et Marcamps et membres actifs de l’association.

Après avoir retiré l’œuvre du cadre, Barbara a pris soin de nettoyer la toile.

Puis réparé les accros pour enfin repeindre en respectant les couleurs d’origines.

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Casimir quant à lui, s’est occupé de la remise en état et de la mise en peinture du cadre.

 

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Et 250h plus tard….

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Grâce à L’ASP, le tableau retrouve aujourd’hui sa place d’origine en l’église Saint Pierre de Prignac.

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La Croix de Cazelle

cazelles 1A l’intersection de chemin de Grande Cazelle et du chemin de Coubet, se trouvait un calvaire aujourd’hui détruit.

Il marquait le début du territoire de la paroisse de Cazelle.

L’association de Sauvegarde du Patrimoine a choisi de faire appel à l’entreprise Barboteau afin de restaurer ce calvaire.

Les travaux sont actuellement en cours et nous espérons qu’il seront achevés au 1er trimestre 2016.

« J’avais 25 ans »

affiche j'avais 25 ans pour site webDans le cadre de la Commémoration de la Grande Guerre,
l’Association de Sauvegarde du Patrimoine de Prignac et Marcamps propose le spectacle :

« J’avais 25 ans »

En l’église Saint Michel de Marcamps, vendredi 13 novembre 2015 à 20h30

Durée 1h10, à partir de 10 ans
Tarif : 6 €

La Compagnie Imagine, troupe de théâtre de Gauriac, propose une lecture de passages choisis de « Mémoires de la Grande Guerre » d’Achille Bardin (enfant de Tauriac), accompagnée de moments musicaux.

Le spectacle montre toute la réalité de la guerre, l’horreur du front mais également la fraternité» entre soldats et les moments de grâce quand la haine fait une pause.
Afin de compléter la lecture des extraits, nous proposons aux spectateurs une immersion dans le conteste musical et chanté de l’époque. Une plongée à la fois didactique et sensible dans cette période troublée.

Ce spectacle a reçu le label « mission centenaire 14-18 »

label mission centenaire 14 18
Infos et réservation : assopatrimoine.prignac@laposte.net

L’église Saint Michel comble !

Plus de 140 personnes sont venues ce vendredi 29 mai écouter Mostafa El Harfi dans la belle église Saint Michel de Marcamps.
L’Association de Sauvegarde du Patrimoine de Prignac et Marcamps a donc bien réussi son pari d’amener dans cet espace culturel un artiste de renommée internationale.
Plus aucune place n’était disponible et les spectateurs conquis, ont même chanté avec Mostafa à la fin du concert.
L’artiste marocain, accompagné uniquement de son oud, et dans une ambiance intimiste éclairée seulement par six bougies nous a transporté à travNouvelle image7 allégéeers le temps, l’espace et les cultures.
Dans une acoustique remarquable, les sonorités de cet instrument ancestral et d’une contemporanéité exceptionnelle ont permis à tous d’apprécier ces notes et ces chants venus de Turquie, du Maroc, d’Algérie et d’Andalousie.
La soirée s’est terminée tard autour d’un thé à la menthe, de pâtisseries marocaines et Mostafa El Harfi a continué d’échanger avec les spectateurs.

Nous remercions tousPhoto Jean-Yves Gallion allégée les membres de l’ASP qui ont permis une organisation remarquable de ce spectacle ainsi que le service technique de la mairie pour leur aide. Nos remerciements également à Jean-Yves Gallion pour le reportage photos. Merci également à la municipalité de nous avoir accordée sa confiance pour l’organisation des manifestations culturelles à Saint-Michel.
L’Association de Sauvegarde du Patrimoine vous donne rendez-vous pour un prochain évènement musical le dimanche 02 août dans le cadre du festival de musique classique Festi’Flam.

Centenaire de la mort au combat du Sergent Signac : 16 mai 1915-16 mai 2015.

Le 15 mai 1915, à six heures du soir, dans les tranchées de Ville-sur-Tourbe (Champagne), une énorme explosion retentit. Trois mines placées par l’armée allemande et chargées de vingt tonnes d’explosifs viennent de faire leur office.
L’explosion cataclysmique va mettre en pièce les tranchées françaises et les terres vont définitivement recouvrir les corps de centaines de soldats pris au piège.
La riposte des 7ème et 3ème régiments d’Infanterie Coloniale est immédiate et des combats acharnés vont se dérouler, souvent au corps à corps, tout au long de la nuit.
La victoire, pour cette fois sera du côté français. Plus d’un millier de soldats allemands seront tués et cinq cents faits prisonniers. Les Français, quant à eux subiront, en morts, les mêmes pertes.
C’est donc dans cette furie mêlant le bruit, l’acier et le sang que Léon (dit Antoine) Signac va perdre la vie à vingt cinq ans, tombé au champ d’honneur le 16 mai.
Né le 29/12/1889, il était le boulanger de Prignac et Cazelles. Sa fiche signalétique nous le décrit comme de taille petite, 1m56, à cheveux noirs et yeux bleus. Il servira au 28ème Bataillon de Chasseurs du 5/10/1910 au 25/09/1912 où il sera nommé caporal le 24/09/1911.
Rappelé à l’activité lors de la mobilisation générale le 1er aout 1914, il intègre le 3ème Régiment d’Infanterie Coloniale où il est nommé sergent le 4 mars 1915.
Pourquoi commémorer plus particulièrement la mort de ce sous-officier ?
C’est en fait juste l’histoire d’une tombe en pleine terre, située dans un coin caché du cimetière de Cazelles, avec comme seule ornementation une croix de fer rouillé, une plaque de marbre portant un nom avec cette mention particulière : « Mort pour la France ». Quel symbole !
Puis un jour, il y a quatre ou cinq ans, plus de croix, plus de pierre, plus de plaque ! Juste un nouveau tombeau en béton à la place…
Nous découvrions, un peu plus tard, que les ossements du soldat valeureux avaient été enlevés, la plaque brisée et jetée à la décharge où nous avons eu la chance inouïe de la récupérer.
La mention « Mort pour la France » impose un protocole particulier qui manifestement et délibérément n’avait pas été respecté…

L’Association de Sauvegarde du Patrimoine a ainsi restauré, repeint les lettres couleur or et, avec l’accord de la municipalité, posé la plaque de marbre sur le mur du cimetière, près du Sanctuaire roman de Callégéeazelles.
Ce 16 mai 2015, un siècle jour pour jour après sa disparition et dans le cadre de la commémoration du centenaire de la Grande Guerre, l’émotion était réelle et palpable au cours de cette cérémonie qui souhaitait empêcher l’oubli de s’installer à nouveau et mieux mettre en évidence le sacrifice ultime du Sergent Signac, enfant de Cazelles.
Nous tenons ici, à travers ces lignes à remercier le plus chaleureusement possible tous ceux dont les noms suivent et sans qui cet acte de mémoire n’aurait pu avoir lieu :
Aline et Michel Gaillard, Monique et Robert Gatard, Gaëlle, Fabrice, Cassandra et Emeline Andrieu, Jean-Luc Picard, Géraldine et Célien Goguery , Annie Lalande, Ginette Peltant, Barbara et Casimir Kania, Edith et Jean-Claude Puchelle, Geneviève Renard, Huguette Behety, Frédérique Lardière, Stéphanie Richard, Michel Bonnin, Christophe Meynard, Tom Martinez, Marc Barrière, Corinne Levraud, Nathalie et Hervé Béteille. P1070076 allégée

Concert de musique Arabo-Andalouse

PHi.CastexConcert exceptionnel en l’église Saint Michel de Marcamps

C’est le vendredi 29 mai prochain qu’un superbe concert de musique arabo-andalouse aura lieu en l’église Saint Michel de Marcamps.
Mostafa El-Harfi, joueur de luth marocain (oud) nous conviera à un voyage musical riche en émotions et sensations.
De renommée internationale et installé à Bordeaux depuis quelques années, il est un habitué des grandes salles de spectacles puisqu’il a joué récemment au Rocher de Palmer à Lormont et à l’Auditorium de l’Institut du Monde Arabe à Paris.
Afin de mieux faire vivre cet espace culturel qu’est devenue l’église Saint Michel, l’Association de Sauvegarde du Patrimoine, en collaboration étroite avec la municipalité, souhaite organiser des manifestations de grande ampleur dans des domaines artistiques et culturels aussi nombreux que variés. Ce spectacle est le premier d’une série que nous espérons voir s’inscrire dans le temps.
C’est à 20h30 que débutera le concert dont l’entrée est fixée à 6,00€/adulte.
Le nombre de places étant limité, les réservations se feront par téléphone jusqu’au jeudi 28 mai: 05 57 33 00 76. Venez nombreux !

La grotte de Pair-non-Pair

C’est le 6 mars 1881 que François Daleau (1845-1927), archéologue, ethnologue, anthropologue, préhistorien de Bourg-sur-Gironde, découvre la grotte de Pair-non-Pair.

F. Daleau vers 1870

Située sur le territoire de la commune de Prignac-et-Marcamps, sur la rive gauche du Moron, affluent de la Dordogne, cette cavité de taille modeste puisque sa longueur n’excède pas une quinzaine de mètres, creusée dans un massif calcaire à astéries, est orientée selon un axe nord-ouest/sud-est avec l’entrée au sud-est. Cependant durant la première fréquentation par le préhistorique elle était beaucoup plus vaste et spacieuse. En effet, c’est à la fin du Moustérien (vers – 40.000 ans) que la voûte s’effondre progressivement laissant à l’air libre les quinze premiers mètres correspondant au grand corridor extérieur bien visible aujourd’hui.

Lorsque François Daleau pénètre pour la première fois dans Pair-non-pair, il ne se doute pas encore que les parois sont ornées de gravures pariétales. La grotte remplie jusqu’à soixante centimètres de la voûte par une riche couche archéologique va nécessiter un travail de fouilles gigantesque, d’une précision inédite pour cette fin du XIXe siècle. Durant une trentaine d’années, le préhistorien girondin y vient de manière régulière, lorsque son travail d’exploitant viti-vinicole lui en laisse la possibilité.

Précurseur, visionnaire et innovateur, il va utiliser des méthodes de fouilles surprenantes pour l’époque : fouilles au couteau, à la truelle, carroyages numérotés, notes manuscrites, plans et dessins inscrits au jour le jour dans ses carnets d' » Excursions « , étiquetage des outils et ossements découverts. Il s’essayera à la taille des silex et son interrogation permanente portera même sur l’utilisation des différents types d’outils…

Il fera même photographier par Théodore Amtmann, photographe bordelais membre de la Société Archéologique de Bordeaux, la progression des fouilles de la cavité et les premiers animaux gravés découverts dès 1897.

Également inquiet pour l’avenir de la caverne et dans un souci de conservation des œuvres il osera faire des moulages des gravures qu’il présentera d’ailleurs à l’Exposition Universelle de Paris en 1900.

L’étude de l’industrie lithique et osseuse (15.000 pièces) et des restes fauniques (6 000 répartis sur 60 espèces) découverts va mettre en évidence une occupation du site par plusieurs cultures préhistorique successives.

Fouille du couloir extérieur. Cliché Th.Amtmann, 1897 – Musée d’ethnographie. Bordeaux 2

Les différents niveaux mis au jour sont attribués pour le Paléolithique moyen aux :

– Moustérien de type Quina et au Moustérien de tradition Acheuléenne ;

– Châtelperronien. Les hommes de cette culture de transition fréquentèrent la cavité juste après l’effondrement de la partie antérieure de la cavité.

Enfin pour le Paléolithique supérieur deux niveaux sont présents :

– l’Aurignacien ;

– le Gravettien.

C’est donc sur une période de plus de 60.000 ans que des hommes se sont succédé à Pair-non-Pair mais c’est bien aux Aurignaciens que les œuvres pariétales sont aujourd’hui attribuées.

François Daleau note dans ses carnets, le 31 août 1896 :  » J’ai remarqué ces dessins pour la première fois le 27 décembre 1883 « , mais ce ne sera en fait que le 13 novembre 1896 qu’il publie dans le Bulletin de la Société Archéologique de Bordeaux les premières gravures découvertes. Ainsi Pair-non-Pair devient la troisième grotte ornée mise au jour après Altamira (Espagne) et Chabot (Ardèche).

Les représentations animales incisées dans le calcaire se trouvent situées sous un puits de jour naturel, sur les parois droites et gauches et réparties sur sept panneaux bien distincts.

C’est le bouquetin qui est le plus représenté alors qu’aucun ossement fossile de ce capriné n’apparaît ni dans les vestiges livrés par la caverne ni dans tous les gisements préhistoriques de Gironde. Ce constat démontre ainsi que la faune représentée par les artistes n’est pas nécessairement liée à celle présente dans l’environnement immédiat de l’homme de Pair-non-Pair.

Puis viennent des chevaux, des cervidés dont un mégalocéros, très rarement figuré dans l’art pariétal, des bisons et des mammouths.

Un cheval géant, qui demeure d’ailleurs une des plus grandes gravures connues au monde, domine de par sa taille et son positionnement l’ensemble du sanctuaire gravé.

Ces figurations profondes, parfois à la limite du bas-relief, sont d’une grande qualité, d’une parfaite lisibilité et dans un état de conservation remarquable.

Sur certaine d’entre elles subsistent encore des traces d’ocre rouge, pigment qui plaide en faveur de leur mise en peinture initiale.

Les œuvres pariétales en relation directe avec des couches archéologique demeurent rares et exceptionnelles.

À Pair-non-Pair, c’est donc bien les niveaux archéologiques qui les recouvraient et ceux sous lesquels elles se situaient qui permettent d’en déterminer l’ancienneté et une datation objective.

Longtemps attribuées au Gravettien, notamment par André Leroi-Gourhan, qui voyait dans cette culture le début de l’expression figurative dans l’art pariétal préhistorique, la découverte de la grotte Chauvet (Ardèche) ainsi qu’une étude récente des courriers, notes, carnets de Daleau et des hauteurs de niveaux de la cavité, permettent dorénavant d’attribuer ces œuvres d’art à l’Aurignacien et de les dater à environ 30.000 ans avant notre ère.

La reconnaissance de l’art préhistorique ne fut pas chose aisée, celle de l’art pariétal encore moins que pour l’art mobilier. Altamira en est l’exemple classique. En effet à sa découverte, le monde scientifique de l’époque est plus que sceptique devant les fameux bisons et autres représentations sublimes de la cavité ibérique. Pour certains ce ne sont que des faux, destinés à tromper la vigilance des spécialistes. En un mot les esprits ne sont pas encore prêts.

Pair-non-Pair va alors faire admettre enfin les réelles qualités artistiques de l’homme du Paléolithique supérieur. Les gravures étant sous un dépôt archéologique déjà préhistorique, elles ne pouvaient évidemment être l’œuvre que de la main des hommes de la préhistoire.

C’est alors qu’Altamira et Chabot sont analysées avec un regard nouveau et que le préhistorien Emile Cartailhac écrit son mémorable article  » Mea culpa d’un sceptique  » dont le titre révélateur indique définitivement que les barrières sont enfin tombées.

Plan de la grotte de Pair-non-Pair dessiné et annoté par F. Daleau, en 1899, en vue de l’achat par l’Etat.

C’est grâce à François Daleau et à son combat farouche pour éviter que la seule grotte ornée du département de la Gironde ne soit irrémédiablement détruite et transformée en carrière de pierre que Pair-non-Pair est enfin achetée par l’État, le 20 novembre 1900. Cet achat valut classement au titre des monuments historiques, ce qui assure dorénavant la protection définitive de ce site majeur de l’art pariétal mondial.

Aujourd’hui c’est le ministère de la culture et le Centre des monuments nationaux qui en assurent la conservation, la gestion et l’ouverture au public.

Les entrées latérales primitives sont murées et l’entrée principale est fermée depuis 1903.

Plan actuel de al grotte de Pair-non-Pair.

Quotidiennement surveillée sous différents paramètres (hygrométrie, température de l’air et des parois, taux de dioxyde de carbone, infiltrations d’eau, fissurations…), la grotte est ouverte au public sous forme de visites conférences, en groupes restreints avec réservation préalable.

Pour mieux accueillir les 11.700 visiteurs (capacité maximale) qui chaque année franchissent la porte de Pair-non-Pair, un nouveau et remarquable bâtiment d’accueil a été construit en 2008 sur la prairie surplombant la cavité. Architecture rustique et contemporaine à la fois, il présente en vitrines une partie de l’industrie lithique et osseuse (dépôt du Musée d’Aquitaine) ainsi qu’une partie des restes osseux des principaux animaux (dépôt Muséum d’histoire naturelle de Bordeaux).

Dans un souci de conservation permanent, la seule grotte ornée du département de la Gironde reste encore l’une des plus remarquables cavités du début du Paléolithique supérieur encore ouverte au public.

Marc MARTINEZ,

Ministère de la Culture. Centre des monuments nationaux.

Société archéologique de Bordeaux

Cheval à tête retournée dit Agnus Dei. Photo P. Berthé, CMN.

Bibliographie :

LENOIR (M.), ROUSSOT (A.), DELLUC (B. et G.), MARTINEZ (M.), LOISEAU (S.), MEMOIRE (N.), La grotte de Pair-non-Pair, Bordeaux, Société Archéologique de Bordeaux et Conseil général de la Gironde, (collection  » Mémoires « , volume 5), 2006.

SAUVET (G.), FRITZ (C.), TOSELLO (G.),  » Emergence et expansion de l’art aurignacien « , Bulletin de la Société Préhistorique Ariège-Pyrénées, t. LXIII (2008), p. 33-46.

MISTROT (V., coord.), De Néandertal à l’homme moderne ; l’Aquitaine préhistorique, vingt ans de découvertes (1990-2010), Bordeaux, éditions Confluences, 2010.

 

 

Un nouvel espace d’accueil à Pair-non-Pair

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Eglise Saint-Félix

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Le 28 janvier 1401, le cardinal François Uguccione prend une ordonnance réunissant le prieuré de Saint-Laurent d’Arce et l’église de Cazelles. Celle-ci ayant été ruinée par les guerres, elle est démolie en 1870. Il n’en subsiste aujourd’hui que l’abside transformée en caveau funéraire. De belle qualité architecturale, de  très beaux modillons peuvent y être admirés représentant, entre autres, des têtes humaines, animales, des mains liées et des barils. Sa chaire à prêcher monolithe, inscrite au casier archéologique, est aujourd’hui dans l’église de Prignac, de même qu’un magnifique bénitier en pierre.

Copyright photos: F. Bournigault.